Lectures hebdomadaires – Accepter son état présent

John Main, osb, « Growing in God », The Way of Unknowing, New York, Crossroad, 1990, pp. 79-81.

Quelle est la différence entre la réalité et l’irréalité ? Je pense qu’une manière de la comprendre est de concevoir l’irréalité comme le produit du désir. Or, la méditation nous apprend, entre autres choses, à abandonner le désir, et nous l’apprenons parce que nous savons que nous sommes invités à vivre pleinement le moment présent. La réalité exige immobilité et silence. C’est l’engagement que nous prenons en méditant. Comme tout le monde peut le constater d’expérience, nous apprenons dans le silence et l’immobilité à nous accepter tels que nous sommes. Cela paraît très étrange aux hommes de notre temps, surtout aux chrétiens d’aujourd’hui incités par leur éducation à faire tant d’efforts inquiets : « Ne devrais-je pas être ambitieux ? Et si je suis mauvais, ne devrais-je pas désirer être meilleur ? »

La vraie tragédie de notre temps est que nous sommes tellement remplis de désirs – de bonheur, de réussite, de richesse, de pouvoir, et de tout ce que l’on voudra – que nous sommes toujours en train de nous imaginer tels que nous devrions être. C’est pourquoi il est si rare d’arriver à se connaître tel que l’on est et d’accepter son état présent.

Or, la sagesse traditionnelle nous dit : sache que tu es, et que tu es tel que tu es. Il se peut que nous soyons des pécheurs et si nous le sommes, il est important que nous le sachions. Mais il est beaucoup plus important pour nous de connaître, par notre propre expérience, que Dieu est le fondement de notre être et que nous sommes enracinés et établis en Lui… Telle est la stabilité dont nous avons tous besoin ; nous n’avons pas besoin de l’effort et du mouvement du désir, mais de la stabilité et de l’immobilité de l’enracinement spirituel. Chacun d’entre nous est invité à apprendre dans sa méditation, dans son repos en Dieu, qu’en Lui nous avons tout ce qui est nécessaire.

 

Après la méditation 

 

Rumi, extrait de The Soul of Rumi: A New Collection of Ecstatic Poems, d’après la traduction anglaise de Coleman Barks, New York, HarperColllins, 2002, p. 53.

 

La perle claire au centre

change tout. Il n’y a pas de

limites à l’amour que je peux donner maintenant.

Tu as entendu dire qu’il y a

une fenêtre qui s’ouvre d’une âme

sur une autre, mais s’il n’y a pas

de mur, il n’y a aucune raison

d’y mettre la fenêtre, ou le loquet.

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