Laurence Freeman, osb, « Douxième lettre », Un monde de silence, pp. 193-205.
La méditation est une voie de foi et d’amour. En traversant ses phases, nous apprenons que la foi est plus que la croyance. […] À trop insister sur l’orthodoxie du dogme nous appauvrissons la foi. Celle-ci est essentiellement un engagement personnel dans une relation – ainsi disons-nous d’un couple ou d’un ami qu’il est fidèle. Si la foi ne se développe qu’avec le temps, en grandissant elle révèle une union d’amour qui est plus forte que la mort, le maître du temps.
Si la méditation change notre vie, ce n’est pas par magie, mais par la foi. Le mantra devient un sacrement de foi, un sacrement de relation et d’union. En apprenant à être fidèles pour de petites choses, comme la répétition du mot, nous apprenons à être fidèles dans toutes les relations de la vie. Jésus l’a dit, c’est une voie étroite, mais au-delà du point de départ du lâcher-prise, elle s’élargit dans l’expansion infinie de l’être à laquelle nous sommes appelés en Dieu.
Après la méditation
Anne Porter, “Une autre Sarah”, Living Things: Collected Poems, Hanovre, Zoland Books, 2006, p. 166.
UNE AUTRE SARAH
pour Christopher Smart
Quand l’hiver fut à moitié passé
Dieu envoya au pommier trois anges
Qui lui dirent
« Sois heureux, petite échelle
De barreaux vides,
Parce que tu as été choisi.
En mai, tu deviendras
Une vague de douceur vivante
Une nation de pétales blancs
Une dynastie de pommes ».