Lectures hebdomadaires – Mort et Résurrection

John Main, osb, extrait de Le Chemin de la méditation, « Mort et Résurrection », Bellarmin, 2001, p. 117-119.

Toute la tradition chrétienne nous apprend que, pour devenir sages, il faut nous faire à l’idée que nous n’avons pas ici-bas de « cité permanente » (He 13,14). [Nous devons entendre] ce que nous dit encore aujourd’hui la sagesse à travers les âges : pour avoir pleinement la vie, nous devons regarder la mort [en face] […]. Parler de la mort est difficile à entendre en ce monde matérialiste. En effet, la grande illusion qui anime l’attachement aux biens de ce monde procède d’un point de vue diamétralement opposé : non pas la sagesse de notre propre mortalité mais le pur rêve que nous sommes immortels, malgré notre fragilité physique. […]

La méditation est une voie de puissance parce qu’elle est le moyen de comprendre notre nature mortelle. C’est le moyen d’avoir clairement conscience de notre propre mort. Ceci parce qu’elle est la voie qui transcende notre mortalité. Elle est la voie, au-delà de la mort, vers la résurrection, vers une vie nouvelle et éternelle, la vie qui jaillit de notre union avec Dieu.

Dans son essence, l’Évangile chrétien proclame que nous sommes invités maintenant, aujourd’hui, à faire cette expérience. Nous sommes tous invités à mourir à notre vanité, à notre égoïsme, à nos limites. Nous sommes invités à mourir à notre exclusivisme. […] Cette invitation à mourir est aussi une invitation à naître à une vie nouvelle, à une communauté, à une communion, à une vie pleine et sans peur. Il serait difficile, je présume, de déterminer ce qui fait le plus peur, la mort ou la résurrection. Mais dans la méditation, nous nous défaisons de nos peurs parce que nous prenons conscience que la mort est mort à la peur et que la résurrection est naissance à une vie nouvelle.

Chaque fois que nous nous asseyons pour méditer, nous entrons dans cet axe de mort et de résurrection. Ceci parce que, dans notre méditation, nous dépassons notre vie et toutes ses limites pour entrer dans le mystère de Dieu. Nous découvrons, chacun par sa propre expérience, que le mystère de Dieu est le mystère de l’amour, de l’amour infini, de l’amour qui dissipe toute peur.

 

Après la méditation

 

 

Eckhart Tolle, Le Pouvoir du moment présent, guide d’éveil spirituel, Ariane, 2000, p. 212.

Accepter la souffrance, c’est cheminer dans la mort. Faire face à la souffrance profonde, lui donner la permission d’être, lui accorder votre attention, c’est entrer consciemment dans la mort. Quand vous avez connu cette mort, vous prenez conscience que la mort n’existe pas et qu’il n’y a rien à craindre. Seul l’ego meurt. Imaginez qu’un rayon de soleil ait oublié qu’il fait inséparablement partie du soleil, et qu’il se fasse des illusions en croyant devoir lutter pour survivre, devoir se façonner une identité autre que le soleil et qu’il y tienne dur comme fer. Ne pensez-vous pas que la mort de cette illusion serait incroyablement libératrice ?

Voulez-vous une mort facile ? Préféreriez-vous mourir sans souffrir, sans agoniser ? Alors, laissez le passé mourir à chaque instant et laissez la lumière de votre présence faire disparaître le moi lourd et pris dans le piège du temps que vous pensiez être « vous ».

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