Laurence Freeman, osb, « Méditation » Jésus, le maître intérieur, Albin Michel, 2002.
L’un des fruits de la méditation est le don du discernement : sur ce que les médias nous font et nous disent, sur le moment où il convient d’éteindre l’écran. En créant un espace de solitude par la pratique quotidienne, la méditation protège la dignité de l’intimité. Il s’ensuit qu’elle développe aussi les valeurs sociales de liberté personnelle et de participation responsable aux choix de la société. La passivité et le fatalisme que peut engendrer la saturation des médias sont contrecarrés par la méditation, ne serait-ce que parce des esprits de sagesse sont moins facilement trompés.
Nous méditons dans ce monde. Notre décision de méditer traduit la volonté d’y participer de manière responsable, même si ce monde est en proie à la folie. Ce choix éduque au discernement et limite l’intolérance. Il enseigne la fidélité à la communauté du vrai Soi et protège ainsi la dignité humaine. Chaque fois que nous nous asseyons pour méditer nous entraînons notre bagage et celui du monde dans le travail de l’attention. C’est une façon d’aimer le monde dont nous faisons partie et de contribuer à son bien-être. Précisément parce que c’est une façon de lâcher prise sur nous-même, la méditation nous aide à porter le fardeau de l’humanité.
Après la méditation
François Cheng, extrait de : De l’âme, Albin Michel, 2016.
Toute âme a un chant
Tous les êtres ne sont pas forcément artistes, mais toute âme a un chant. Elle est à même de répondre à d’autres chants qui lui parlent. À toutes les époques, dans toutes les cultures, chaque âme a une musique qu’elle aimerait entendre au moment de quitter le berceau terrestre. L’âme n’aura de cesse de résonner avec un chant plus vaste que soi.