John Main OSB, “The Fullness of Being” [La plénitude de l’être] in The Hunger for Depth and Meaning, ed. Peter Ng, Singapore, Medio Media, 2007, p. 28.
Non seulement la vérité nous est accessible, mais elle est le fondement sur lequel repose toute réalité. Pour parvenir à cette réalité, il nous faut apprendre à être simples, à rester immobiles, silencieux, attentifs, attentifs à ce qui est. […] Nous devons donc apprendre à ne plus penser à nous-même. Il nous faut apprendre à nous tenir en présence de Celui qui est. N’ayons pas peur lorsque nous nous mettons en route, lorsque nous renonçons à nous-même et que nous partons à la rencontre de l’autre. Nous n’avons pas à avoir peur. L’esprit qui est dans notre cœur, l’esprit auquel nous nous ouvrons dans la méditation, est l’Esprit de compassion, de douceur, de pardon, d’acceptation, l’Esprit d’amour.
Après la méditation
Sainte Catherine de Sienne, “Les odeurs de la bonne nourriture”, tr. par Daniel Ladinsky dans Love Poems from God, éd. Daniel Ladinsky, New York, Penguin Compass, 2002, p. 202.
La vérité ne fait jamais peur.
Je me souviens d’une fois où je suis sortie en hiver
pour accueillir mon père à son retour du travail.
Il était un peu tard ce soir-là
et j’ai attendu à un coin de rue près de notre maison.
Le froid peut stimuler la gratitude ;
mon manteau de laine devint un vêtement sacré
et je me sentais si heureuse d’être vivante.
J’attendais dans un monde fait de magie,
avec les odeurs de bonne nourriture,
les lampadaires, la fumée sortant des cheminées,
les bougies allumées aux fenêtres, la neige.
Comme moi, les anges fêtaient la vie et Dieu ne cessait de dire :
“Profitez davantage de ce que j’ai fait”.
Je le vis venir. Nous avons couru dans les bras l’un de l’autre
et il m’a soulevée comme il l’avait si souvent fait :
il m’a fait tournoyer dans les airs
en me prenant sous les bras.
Voilà ce que fait la Vérité :
elle nous soulève
et nous fait voler.