Laurence Freeman OSB, extrait de “Letter Two”, in Web of Silence, Londres, Darton, Longman & Todd, 1996, p. 26.
Nous devons aller au-delà des images de Jésus pour atteindre la réalité intérieure profonde de sa présence. “Nous possédons cependant l’esprit du Christ”, qui se manifeste par les fruits de l’esprit, les fruits existentiels de la méditation. La méditation nous guide au long des étapes de notre foi, en reconnaissant d’abord le Christ comme un être semblable à nous, puis comme notre sauveur et enfin comme le Verbe par lequel a été créé tout ce qui est.
Le chemin de la foi ressemble à l’expérience d’avancer dans une galerie et se trouver face à face avec une peinture originale que, jusqu’alors, nous ne connaissions que par des reproductions. C’est un moment d’émerveillement, de reconnaissance et de nouvelle découverte. Un moment de présence intemporelle.
Après la méditation
Paul Zimmer, “Bach and my father”, in : Crossing to Sunlight Revisited: New and Selected Poems [Traversée de la lumière du soleil revisitée : nouveaux poèmes choisis], Athènes, Presses de l’Université de Georgia, 2007, p. 15.
Bach et mon père
Six jours par semaine, mon père vendait des chaussures
Pour soutenir notre famille pendant la dépression et la guerre,
Il soigna sa femme pendant sa maladie de Parkinson,
Il aimait les petits cigares de Manhattan, les longues blagues,
Il ne m’embrassait jamais, mais toujours me serrait la main.
Une fois, il vint me rendre visite alors que passait sur ma chaîne le concerto brandebourgeois.
Il écouta avec attention – mélodies vives, symétrie, courtoisie et passion.
Quand ce fut terminé, il demanda à l’entendre à nouveau,
En bougeant sa main droite en rythme.
Il se serait levé pour danser s’il avait su comment.
“Magnifique”, a-t-il dit quand ce fut fini.
Mon père, qui n’avait jamais entendu le concerto brandebourgeois.
Quatre-vingts ans, tout courbé et égratigné de partout,
Juste à temps, il a dit, “C’est magnifique.”