Home 2024 juin 16 Lectures hebdomadaires – L’harmonie divine

Lectures hebdomadaires – L’harmonie divine

Laurence Freeman OSB, extrait de « Spirit », Jésus, le maître intérieur, Paris, Albin Michel, 2002, p. 235-236.

Dans l’évangile de Jean, la Résurrection et la descente de l’Esprit sont considérées comme un seul événement. Le soir de Pâques, Jésus vint et se tint au milieu de ses disciples qui, terrorisés, s’étaient réfugiés dans une pièce fermée à clef. Son premier mot fut « shalom ». Ce mot hébreu d’une grande densité, qui signifie « paix », invoque la bénédiction de l’harmonie qui règne entre tous les ordres de l’existence. Shalom émane directement de l’harmonie divine qui est l’Esprit. La recevoir, c’est avoir part à cette paix au-delà de toute compréhension. Jésus souffla alors sur eux en disant : « Recevez l’Esprit Saint. »

Son souffle, véhicule de l’Esprit, portait ses paroles dans leurs intelligences et leurs cœurs attentifs. Puis il leur donna le pouvoir de pardonner les péchés. Ce pouvoir de pardonner […] est un charisme de l’Esprit parce que le pardon lève le plus grand de tous les obstacles à la communication. Il guérit les blessures, confesse la vérité qui libère, console dans la douleur, apaise la colère, efface le ressentiment, parvient à réconcilier les ennemis. Quiconque connaît la vérité a le pouvoir de pardonner. […]

Nous apprenons, par l’effet qu’il produit sur nous-mêmes, que l’Esprit est un ami qui ne fait pas de différence entre ses amis et qui libère la force d’aimer, de pardonner sans fin. On ne peut l’observer mais on le reconnaît aux traces silencieuses, éclairantes, réparatrices ou consolatrices de son passage dans nos vies.

Après la méditation

Naomi Shihab Nye, “Famous”, Words under the Words: Selected Poems (Portland : Far Cover, 1995), cité dans Poets.org.

Célèbre

La rivière est célèbre pour ses poissons.

La voix forte est célèbre pour le silence,
qui savait qu’il hériterait de la terre
avant que quiconque ne le dise.

Le chat qui dort sur la clôture est célèbre auprès des oiseaux
qui l’observent depuis le nichoir.

La larme est célèbre, brièvement, pour la joue.

L’idée que vous portez sur votre sein
est célèbre pour votre sein.

La botte est célèbre pour la terre,
plus célèbre que la chaussure de ville,
qui n’est célèbre que pour les planchers.

La photographie pliée est célèbre pour celui qui la porte
et pas du tout pour celui qui est photographié.

Je veux être célèbre auprès des hommes qui traînent,
qui sourient en traversant les rues,
auprès des enfants agglutinés à la porte des épiceries,
célèbre pour être celui qui leur a souri.

Je veux être célèbre comme l’est une poulie,
ou une boutonnière, non pas parce qu’elle a fait quelque chose de spectaculaire,
mais parce qu’elle n’a jamais oublié ce qu’elle pouvait faire.