Extrait de John Main o.s.b., Le Chemin de la méditation, « Un appel à la plénitude de vie », Bellarmin, 2001, p. 31-33.
Méditer, ce n’est pas apprendre à faire, c’est apprendre à être. C’est apprendre à être soi-même, à entrer dans le don de son être… La méditation nous apprend entre autres choses la primauté de l’être sur l’action. Aucune action n’a de sens, ou à tout le moins de profondeur durable de sens, si elle ne jaillit pas de l’être, des profondeurs de l’être. C’est pourquoi la voie de la méditation conduit de la superficialité à la profondeur. Apprendre à être, c’est apprendre à vivre en prise directe avec la plénitude de vie.
C’est à cela que nous sommes invités, à apprendre à devenir peu à peu une personne entière. Ce qu’il y a de mystérieux dans la révélation chrétienne, c’est que, par une vie pleine et entière nous manifestons quelles sont les conséquences éternelles de notre création. Nous ne vivons plus comme si nous puisions dans un capital de vie limité que nous aurions reçu à la naissance. Nous savons, par l’enseignement de Jésus, que nous débordons infiniment de vie lorsque nous sommes unis à la source de notre être, … notre Créateur, l’Un qui se décrit lui-même comme « Je Suis »…
Selon la vision chrétienne, nous sommes guidés vers cette source par un guide, et ce guide c’est Jésus, la personne pleinement réalisée, la personne totalement ouverte à Dieu. Il se peut que nous ne reconnaissions pas notre guide dans nos méditations quotidiennes. C’est pourquoi le cheminement chrétien est toujours un cheminement de foi. Mais en nous approchant du centre, en entrant dans notre coeur, nous
découvrons que nous sommes accueillis par notre guide, par celui qui nous a conduits. Nous sommes accueillis par la personne qui appelle chacun d’entre nous à la plénitude personnelle de l’être. Le fruit de la méditation, c’est cette plénitude de vie : harmonie, unité et énergie, une énergie divine que nous découvrons dans nos coeurs, dans nos esprits. Cette énergie est celle de toute la création. Comme nous le dit Jésus, c’est l’énergie qui est amour.
Après la méditation
Rumi, extrait de The Soul of Rumi: a New Collection of Ecstatic Poems, New York, Harper & Collins, 2002, p. 33, d’après la traduction anglaise de Coleman Barks
L’amour est le moyen pour les messagers
Du mystère de nous dire des choses.
L’amour est la mère.
Nous sommes ses enfants.
Elle brille à l’intérieur de nous,
Visible-invisible, quand nous avons confiance
Ou que nous perdons confiance, ou que nous la sentons se remettre à croître.