Laurence Freeman o.s.b., Aspects of Love, « Forgiveness and Compassion » (Pardon et Compassion), Londres, Arthur James, 1997, p. 72-74
Face à la complexité des relations humaines, notre seul recours est la simplicité de l’amour. Dans l’amour, nous ne jugeons pas, nous ne sommes pas en compétition ; nous acceptons, nous révérons, et nous apprenons la compassion. En apprenant à aimer autrui, nous libérons la joie intérieure d’être, qui rayonne à travers nous et touche les autres à travers nos relations. C’est pourquoi les communautés, les familles et les mariages n’existent pas seulement pour le perfectionnement de leurs membres… Ils existent aussi pour rayonner l’amour… au-delà d’eux-mêmes, rayonnant la joie, cette simplicité de l’amour, au-delà d’eux-mêmes, pour toucher tous ceux qui viennent en contact avec lui… [E]n apprenant à aimer autrui nous acquérons une nouvelle vision de l’unité de la création et de la simplicité fondamentale de la vie. Nous comprenons le sens d’une phrase telle que : l’amour couvre une multitude de péchés. Le pardon est la force la plus révolutionnaire et la plus transformatrice dont nous soyons capables. Il nous enseigne que l’amour est la
dynamique essentielle de toute relation, la plus intime, la plus antagoniste mais aussi la plus naturelle. C’est précisément le caractère ordinaire de notre méditation quotidienne qui nous révèle combien la voie de l’amour est universelle.
Après la méditation
Thomas Merton, La Sagesse du désert, aphorismes des Pères du Désert, Albin Michel Spiritualités vivantes, 2006, p. 62
Il arriva qu’un frère de Scété commit une faute ; les Anciens se réunirent et prièrent l’Abbé Moïse de se joindre à eux.
Lui, cependant, refusa de venir. Le prêtre lui envoya un message ainsi conçu : « Venez, la communauté des frères vous attend. » Il se leva et se mit en route, emportant un très vieux panier percé de trous qu’il remplit de sable et traîna derrière lui.
Les Anciens vinrent à sa rencontre et lui demandèrent : « Qu’est ceci, Père ? » L’Ancien répondit : « Mes péchés s’écoulent derrière moi et je ne les vois pas ; or aujourd’hui je viens juger les péchés d’un autre ! »
L’entendant, ils ne dirent rien au frère et lui pardonnèrent.