Laurence Freeman o.s.b., extrait de : Christian Meditation: Your Daily Practice [Méditation chrétienne : votre pratique quotidienne], Ottawa, Novalis, 1996, pp. 225-26.
Repenser au passé engendre des sentiments de regret, de nostalgie, de mélancolie ou de culpabilité. Vivre dans l’avenir peut rapidement générer de l’anxiété, de la peur et de l’inquiétude. La combinaison des humeurs que ces sentiments produisent ne s’accorde pas avec la paix. Entre le passé et le futur, qui sont des constructions mentales, se trouve l’instant présent, qui est la réalité absolue. L’instant présent – dans lequel nous entrons dans la méditation – est infiniment petit et infiniment grand.
Le mantra ouvre une voie entre toutes les pensées du passé et celles de l’avenir pour révéler, dans un état libre de toute pensée, la réalité rayonnante de l’ici et maintenant : le moment du Christ.
Ce n’est qu’au moment présent que nous pouvons trouver Dieu, le «Je suis».
Vivre dans l’instant présent est un art qui se pratique dans la vie quotidienne. La vie ordinaire est, pour cette raison, la meilleure école de méditation. Elle enseigne l’erreur d’identifier Dieu avec la religion, le temple, la synagogue, la mosquée ou l’église, avec le langage pieux ou le rituel. Dieu est partout en tout temps. La méditation est la discipline quotidienne qui nous enseigne à voir Dieu dans l’ici et maintenant.
L’expérience contemplative consiste simplement à être dans le moment présent, pleinement conscient. Pour méditer, il n’y a aucune technique ou théorie difficile à maîtriser. Nous devons seulement être chez nous et nous éveiller.
Après la méditation
Robert Morgan, “Great Day in the Morning”, extrait de Terroir, Penguin Poets, 2011, cité dans The Writer’s Almanac, 29 août 2011.
Mon père, quand il était surpris
ou soudain impressionné, lançait
“Un grand jour ce matin !», comme si
une révélation l’avait frappé.
Le ton de son expression semblait
déclarer qu’un évènement majeur allait
s’annoncer, quand il n’était pas déjà là ;
une journée splendide ou une période lumineuse
ouvrait grand ses portes ; le monde
révélait au monde ses merveilles
dans le matin radieux, toujours nouveau
qui commence dès que le présent s’en saisit.