John Main, osb, Extrait de « Mort et Résurrection », Le chemin de la méditation, Bellarmin, 2001, p. 117-119.
Les sages des temps passés et présents nous enseignent qu’il faut garder la mort présente à l’esprit pour avoir une juste perspective sur la vie. Pour qui est attaché au monde, parler de la mort est difficile. En vérité, la principale illusion qui nous attache aux biens de ce monde procède d’un point de vue diamétralement opposé : non pas la sagesse de se savoir mortel, mais le pur fantasme que nous sommes immortels, à l’abri de la défaillance physique. […]
La méditation est un chemin de puissance parce qu’elle est le moyen de comprendre notre nature mortelle. C’est le moyen d’avoir clairement conscience de notre propre mort. Ceci parce qu’elle est le chemin qui transcende notre mortalité. Elle est le chemin, au-delà de la mort, vers la résurrection, vers une vie nouvelle et éternelle, la vie qui jaillit de notre union avec Dieu.
Dans son essence, l’Évangile chrétien proclame que nous sommes invités maintenant, aujourd’hui, à faire cette expérience. Nous sommes tous invités à mourir à notre vanité, à notre égoïsme, à nos limites. Nous sommes invités à mourir à notre exclusivisme. … Cette invitation à mourir est aussi une invitation à naître à une vie nouvelle, à une communauté, à une communion, à une vie pleine et sans peur. Il serait difficile, je présume, de déterminer ce que – de la mort ou de la résurrection – les gens redoutent le plus. Mais, dans la méditation, nous nous défaisons de nos peurs parce que nous prenons conscience que la mort est mort à la peur et que la résurrection est naissance à une vie nouvelle.
Chaque fois que nous nous asseyons pour méditer, nous entrons dans cet axe de mort et résurrection. Ceci parce que, dans notre méditation, nous dépassons notre vie et toutes ses limitations pour entrer dans le mystère de Dieu. Nous découvrons, chacun d’entre nous par sa propre expérience, que le mystère de Dieu est le mystère de l’amour, de l’amour infini – de l’amour qui chasse toute peur.
Après la méditation
Franz Wright, “Rosary”, in God’s Silence (New York: Knoph, 2008).
Rosaire
Mère de l’espace
intérieur,
vierge
qui n’a le visage de personne –
regarde-les voler pour te voir,
être près de toi,
lorsque tu
es partout.