Laurence Freeman, osb, extrait de La Méditation, voie de la lumière intérieure, Le Jour, éditeur, 1997, pp. 94-95.
Lorsque nous méditons, nous apprenons à abandonner toutes les images de nous-mêmes, parce que les images sont étrangères à notre vrai soi, notre être profond. Elles sont comme des étiquettes inexactes. L’auto-analyse qui s’imagine être tellement intelligente en collant des étiquettes, nous isole de la connaissance du vrai soi et de la rencontre rédemptrice avec la réalité. Nous restons prisonniers de la conscience de soi. Il suffit de comprendre que nous avons été libérés et que la liberté parfaite se réalise dans la profondeur de notre esprit, dans la liberté du Christ, la liberté de son pur amour. Nous pouvons nous ouvrir à cette réalité à condition d’apprendre à être simple, à accepter le don librement consenti et à être fidèle à ce don. Si nous apprenons à dire le mot de prière, il nous enseigne comment aimer, et il nous enseignera comment nous élargir au-delà de toutes les images de nous-mêmes dans la réalité de nous-mêmes qui est une avec la réalité du Christ. Il nous apprendra à être nous-mêmes et à connaître la joie d’être en communion.
Après la méditation
Mary Oliver, « Black Swallowtail », Red Bird, Boston, Beacon Press, 2008, p. 40.
La chenille,
intéressante mais pas vraiment attirante,
fourrageait parmi les feuilles de persil,
en mangeant, mangeant sans cesse. Puis,
une nuit, elle avait disparu et, à sa place,
un petit enclos vert suspendu par deux fils de soie
sur une tige de persil. Je pense qu’elle n’avait rien emporté
sauf de la confiance et de la patience. Et puis un matin
cela s’est exprimé en l’être le plus beau.