Lectures hebdomadaires – Abandonner nos images de Dieu et de nous-même

John Main osb, extrait de « The Christian Crisis », in: The Present Christ, New York, Crossroad, 1991, pp. 74-76.

[Pour] devenir spirituel, nous devons apprendre à renoncer à notre être religieux officiel – c’est-à-dire à renoncer au pharisien qui se cache en chacun d’entre nous –, parce que, nous dit Jésus, nous devons renoncer entièrement à celui ou celle que nous sommes. Toutes les images de nous-mêmes qui surgissent de la cervelle enfiévrée de l’ego doivent être abandonnées et transcendées si nous voulons devenir une personne unifiée, avec nous-même, avec Dieu et avec nos frères, autrement dit devenir vraiment humain, vraiment réel et vraiment humble.

Les images que nous nous faisons de Dieu doivent aussi tomber. Curieusement, nous constatons qu’elles tombent en même temps que tombent les images de soi-même, ce qui suggère une chose, au demeurant, que l’on a toujours soupçonnée : les images que nous nous faisons de Dieu sont en réalité des images de soi-même. Au cours de ce merveilleux processus d’accession à la pleine lumière de la Réalité, de dissipation de l’illusion, un grand silence émerge du centre. On se sent emporté dans le silence éternel de Dieu. Nous ne parlons plus à Dieu, ou pire, à nous-mêmes. Nous apprenons à être, à être avec Dieu, à être en Dieu. […]

Au cours du pèlerinage spirituel, il faut davantage d’énergie pour être immobile que pour courir. […] La plupart des gens consacrent tant d’heures de veille à courir à droite et à gauche que l’immobilité et le silence leur font peur. La première confrontation à l’immobilité peut alors provoquer une sorte de panique existentielle. […] Mais si nous trouvons le courage de faire face au silence, nous entrons dans la paix qui surpasse tout entendement.

 

Après la méditation

 

 

Marie-Laure Choplin, « Déposer les clefs », in : Un cœur sans rempart, Genève, Editions Labor et Fides, Petite Bibliothèque de Spiritualité, 2018.

Déposer les clefs

Il arrive que nous ayons un grand désir que le Souffle de Dieu anime nos vies mais que ce désir reste comme enclos sur lui-même, dans une minuscule chambre intérieure où nous venons le toucher de temps à autre.

Nous le confinons là parce que nous croyons que c’est sa place, que les affaires de Dieu sont condamnées à notre chambre spirituelle, avec des choses dedans qui d’après nous en sont dignes. Et nous y déposons des fleurs assorties à ces rêves de Dieu, ayant défroissé notre costume et lissé notre fatigue.

Il est lourd à porter le trousseau de clefs de cette chambre intérieure. Il fait quand nous marchons un bruit de prison.

Un Dieu inconnu chante à la fenêtre pourtant. Et notre cœur frémit et notre innocence s’éprend, et notre ferveur se dé-soumet…

Mais nos mains savantes d’un coup secouent leurs clefs et nous reprennent dans leur règne de métal, avant qu’on ait eu le temps d’entrer dans la danse de Dieu. Bien avant qu’on ait goûté d’en vivre.

Ce chant pourtant, encore, comme un très lointain murmure…

Déposons nos clefs si vous voulez.

Maintenant.

Laissons la porte de notre minuscule chambre intérieure ouverte.

C’est si simple.

Laissons ses cloisons perdre de leur consistance, s’évanouir, se dissiper.

Rien d’autre.

Et nos heures quotidiennes s’engouffrent dans nos heures sacrées.

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