John Main osb, « Why is Meditation Difficult ? » (Pourquoi la méditation est-elle difficile ?), extrait de The Way of Unknowing, New York, Crossroad, 1990, p. 87.
[N]ous vivons dans une société très matérialiste, une société qui envisage toute chose sous l’angle de la possession, même si nous devenons plus spirituels dans la forme, nous pouvons facilement devenir, au fond, des matérialistes spirituels. Au lieu d’accumuler de l’argent, nous nous efforçons d’accumuler de la grâce ou du mérite. Or, la voie de la prière est celle de la dépossession et de l’abandon, et cela nous est très difficile car nous avons été éduqués à la réussite, à l’importance de gagner et non de perdre. Mais Jésus nous dit que si nous voulons trouver notre vie, nous devons la perdre. Dire le mantra, c’est exactement notre réponse à ce commandement. […]
La méditation demande de la générosité parce qu’elle demande tout. Elle demande positivement cet abandon du désir et une ouverture généreuse à Dieu. Tant de gens, en entendant parler de la méditation pour la première fois, s’imaginent que c’est une voie extraordinairement aride, intellectuelle, non émotionnelle, non affective. Mais ce n’est rien de tout cela. C’est un engagement et une ouverture à l’amour infini, et cet amour est comparable à une fontaine qui jaillit avec force dans notre cœur.
Le mantra est comparable à l’aiguille d’une boussole. Il vous dirige toujours dans la direction que vous devez suivre, laissant le moi pour entrer en Dieu, et quel que soit le sens dans lequel vous dirige votre ego, la boussole est toujours fiable dans la direction qu’elle indique. Le mantra, si vous le dites avec générosité, avec fidélité et avec amour vous indiquera toujours la direction de Dieu.
Après la méditation
Denise Levertov, « Witness » [Témoin], The Life around us, New York, New Directions, 1997, p. 71.
Témoin
Il est des fois où la montagne m’est cachée
dans des voiles de nuages,
et des fois où je me cache de la montagne
dans des voiles d’inattention, d’apathie, de fatigue,
quand, par temps clair, j’oublie ou refuse
de descendre vers la rive
pour y retrouver la confirmation
de cette présence manifeste.