Lectures hebdomadaires – Savourer les dons de la vie

Laurence Freeman o.s.b., in Aspects of Love, Londres, Medio Media, 1997, p. 54.

Nous pouvons apprendre à voir la réalité. La voir et vivre avec, c’est guérir. Elle nous amène à un nouveau type de spontanéité, la spontanéité d’un enfant qui apprécie la fraîcheur de la vie et le caractère direct de l’expérience. Pour entrer dans le royaume, nous devons retrouver cette spontanéité. C’est la spontanéité de la vraie vertu, celle de faire naturellement ce qui est bien, de ne pas vivre nos vies selon des règles, mais selon la seule morale, la morale de l’amour. L’expérience de l’amour nous donne une capacité renouvelée de vivre notre vie avec moins d’efforts. Vivre n’est plus tant un combat, une compétition, une recherche de possession, car cela nous ouvre à ce que l’amour nous a fait tous entrevoir d’une certaine manière à un moment donné, que l’essence de notre nature est joyeuse. Tout au fond, nous sommes des êtres joyeux. Si nous pouvons apprendre à savourer les dons de la vie et à voir ce qu’elle est vraiment, nous serons mieux équipés pour accepter ses tribulations et ses souffrances. C’est ce que nous apprenons doucement, lentement, jour après jour, lorsque nous méditons.

 

Après la méditation

 

 

Mère Teresa de Calcutta, in : No Greater Love, Il n’y a pas de plus grand amour, trad. J.F. Colosimo, Lattès 1997, p. 24)

Les contemplatifs et les ascètes de tous les temps, de toutes les religions, ont toujours recherché Dieu dans le silence, la solitude des déserts, des forêts, des montagnes. Jésus lui-même a vécu quarante jours en parfaite solitude, passant de longues heures, cœur à cœur avec le Père, dans le silence de la nuit.

Nous-mêmes sommes appelés à nous retirer par intermittences dans un plus profond silence, dans l’isolement avec Dieu. Être seul avec lui, non pas avec nos livres, nos pensées, nos souvenirs, mais dans un parfait dénuement ; demeurer en sa présence ; silencieux, vide, immobile, dans l’attente.

Nous ne pouvons pas trouver Dieu dans le bruit, l’agitation. Vois la nature : les arbres, les fleurs, l’herbe des champs croissent en silence ; les étoiles, la lune, le soleil se meuvent en silence. L’essentiel n’est pas ce que nous pouvons dire, mais ce que Dieu nous dit, et ce qu’il dit à d’autres à travers nous. Dans le silence, il nous écoute ; dans le silence, il parle à nos âmes. Dans le silence, il nous est donné le privilège d’entendre sa voix :

Silence de nos yeux.
Silence de nos oreilles.
Silence de notre bouche.
Silence de notre esprit.
Dans le silence du cœur,
Dieu parlera.

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