Laurence Freeman o.s.b., extrait de « Lundi de la quatrième semaine de Carême », 23 mars 2020, https://www.facebook.com/meditationchretiennedefrance/
Après la première méditation de ce matin, j’avais comme d’habitude vingt minutes avant la deuxième. D’habitude, je lis à cette heure-là, mais comme la matinée était douce et belle, je me suis promené et me suis mis à lire le livre de la nature. Ce n’était pas difficile. Je n’ai pas eu à mesurer les émissions d’azote ni à théologiser. Le chant des oiseaux suffisait, ainsi que la pureté de l’air et la clarté du silence. Un son entendu mais pas encore identifié s’est soudain précisé lorsqu’un oiseau s’est approché en piqué en émettant une étrange note rauque. Les grenouilles commencent leur cacophonie. À cause de la pluie, le lac est merveilleusement plein et les poissons ont l’air bien en chair. Jean Christophe a coupé l’herbe et son odeur nous promet des journées chaudes à venir.
Avec le coronavirus, la nature nous punit-elle pour la façon dont nous l’avons traitée ? C’est une façon de l’interpréter. C’est ce qui se passe au niveau karmique. Mais ce qui se passe plus encore, c’est que nous pouvons nous éveiller à la beauté infinie de la nature et du règne animal. Qui ne tombe pas amoureux de la beauté ? Et qui peut faire du mal à ce qu’il aime pendant qu’il aime ?
Je me suis donc promené dans l’air frais du matin, parmi les senteurs et les sons, en pensant aussi aux dangers qui nous entourent, à la solitude et à la peur dont souffrent tant de gens. J’ai pensé à mes propres péchés. Mais plus encore, j’ai ressenti l’incroyable grâce qui nous rend la vue lorsque nous sommes devenus aveugles.
Après la méditation
« Chant de la Nuit », chant navajo d’une cérémonie de guérison, https://www.seraphim-marc-elie.fr/article-avec-la-beaute-je-marche-115938996.html
Dans la beauté, je marche
Avec la beauté devant moi, je marche
Avec la beauté derrière moi, je marche
Avec la beauté au-dessus de moi, je marche
Avec la beauté au-dessous de moi, je marche
Avec la beauté tout autour de moi, je marche
Tout finit dans la plénitude.