Lectures hebdomadaires – Ancrés en soi, ancrés en Dieu

John Main OSB, extrait de ” Stability”, The Hunger for Depth and Meaning, ed. Peter Ng, Singapour, Medio Media, 2007, pp. 151.

Nous vivons dans un monde très exigeant pour beaucoup d’entre nous chez qui les difficultés et les tensions pèsent lourdement. […] Dans [sa] Règle, saint Benoît fait de la stabilité l’un des principaux objectifs [de la vie]. Pour être stable, nous devons être sûrs de nous-mêmes. Nous devons être sûrs, confiants que nous ne serons pas emportés par les premiers vents de tempête qui se lèveront. […]

La méditation est un moyen d’atteindre la stabilité, cette stabilité qui est la réalité de notre être. Dire le mantra, c’est comme jeter l’ancre, s’ancrer dans les profondeurs de notre être. […] La stabilité réelle ne peut venir pour chacun de nous que lorsque nous sommes fermement ancrés en Dieu. Nous devons faire cette extraordinaire découverte qu’une fois que nous sommes ancrés dans notre vrai moi, nous sommes ancrés en Dieu. En même temps, nous découvrons notre propre fragilité ; nous pouvons si facilement être ballottés par les tempêtes de la vie. Mais nous découvrons aussi notre extraordinaire potentiel personnel : ne faire qu’un avec l’énergie de Dieu, avec le pouvoir de faire grandir notre vie en générosité, en amour, en vie, en vie éternelle, c’est-à-dire en vie sans limites.

 

Après la méditation

 

 

Anselm GRÜN, extrait de « Retrouver en soi la source de la joie », Paris, Editions Salvator, 2007, pp. 85-86.

La joie de ressentir mon propre corps

La joie d’être moi est aussi celle que j’éprouve à ressentir mon propre corps. Je suis mon corps. Mais cela, j’ai dû l’apprendre. J’ai appris, chez Graf Dürckheim, que je n’ai pas un corps mais je suis un corps, que j’ai une représentation de moi dans mon corps. Mais lorsque j’ai entendu ces paroles, j’étais obsédé par la performance. De même que je voulais être performant dans mon travail, je voulais aussi prendre conscience de mon corps, détendre ce corps, afin que chacun puisse voir que je l’habitais. Mais c’était plutôt astreignant. J’ai donc dû, tout d’abord, me débarrasser de ce besoin de performance pour connaitre la joie d’avoir un corps. J’ai dû me libérer de l’éducation que j’avais reçue, des préjugés sur la sexualité et la nudité, laquelle était forcément indécente.

Aujourd’hui, je peux me réjouir de ce corps nu, quand, après une douche, je m’allonge nu sur mon lit. Je ressens alors que je suis mon corps et que ce corps appartient à Dieu. Dieu me l’a donné.

J’aime voir mes mains parce que, grâce à elles, je me sens vivant et je peux exprimer tant de choses. Mes mains sont agiles lorsqu’elles saisissent, lorsqu’elles tapent sur le clavier de l’ordinateur. Elles me permettent aussi d’être tendre, de consoler, d’être proche des autres. Grâce à elles, je peux aussi prier. Quand je les ouvre devant Dieu, je ne fais qu’un avec moi-même et je sens que Dieu exauce le désir de mon corps de ressentir sa présence et sa tendresse.

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