LE SILENCE POUR ENTENDRE
Laurence Freeman OSB, “Letter Two”, Common Ground, New York, Continuum, 1999, p. 12.
Une enquête récente […] révèle le degré extrême de l’individualisme et l’isolement modernes. Elle montre la différence entre l’individualisme et l’individuation, entre l’isolement et la découverte de notre vrai moi, entre l’appartenance à une foule et l’appartenance à une communauté. […] Une communauté est un lieu de confiance – nous savons que nous y sommes ensemble. Dans une foule, nous sommes en compétition, nous menaçons et nous ne faisons confiance à personne. Les foules engendrent une grande tristesse. Lorsque nous sommes isolés et effrayés, nous avons trop peur pour sortir de la piscine de lumière artificielle et pour entrer dans la majesté sombre qui brille de toute la réalité de la vie et du sens. Plus nos villes sont grandes, plus nous brûlons de lumières la nuit – des lumières qui sont visibles par les astronautes mais qui nous maintiennent dans l’obscurité. […] Pour nous aujourd’hui, pris dans des processus de dépendance de la culture de consommation et aveuglés par des objectifs matérialistes, la méditation nous offre l’espace pour grandir et le silence pour entendre Dieu qui nous dit qui nous sommes vraiment. Une fois cet appel entendu commence notre histoire personnelle de salut et d’illumination.
Après la méditation
Kim Addonizio, “High Desert : New Mexico”, Now We’re Getting Somewhere, New York, Norton, 2021, p. 12.
HAUT DÉSERT, NOUVEAU MEXIQUE
Temple de la religion du serpent à sonnette.
Déluge et vague de chaleur.
Crèche de la rupture de l’atome.
La nuit noircit comme un violon
et une farine éclatante tombe des cuisines du ciel.
C’est ici que les coutures commencent à se desserrer,
où l’on peut marcher pendant des kilomètres dans n’importe quelle direction
– lapin, lézard, corbeau, bourdon –
et oublier presque la honte d’être humain.
Arbre à fumée. Sauge. Tout n’est pas cassé.
Des chevaux apparaissent dans cette cabane isolée
pour se tenir dehors et attendre que vous veniez avec une pomme.
Abandonnez votre désespoir, vous qui entrez ici perdus.
Le vent dit quelque chose. Écoutez.