John Main OSB, extrait de “The Present Christ” (avril 1981) dans: Monastery without Walls: The Spiritual Letters of John Main, Norwich, Canterbury, 2006, p. 170.
La puissance de la résurrection de Jésus rassemble la totalité du temps et de l’espace en un seul centre universel. Dans le microcosme du cœur humain, le cosmos est radicalement transformé par ce pouvoir condensé en un point unique d’amour pur et illimité. Nous sommes libérés de l’illusion d’être en dehors de la création ou en dehors de Dieu. Grâce à la puissance qui habite l’espace ouvert au centre de notre être, nous passons au-delà de nous-mêmes dans la plénitude divine de l’être, dans le plérôme du Christ.
Après la méditation
Mary Oliver, “White Owl Flies into and out of the Field”, dans: Devotions, New York, Penguin, 2020, édition Kindle, pp. 323-24.
Une chouette blanche entre et en sort du champ
Descendant du ciel glacé
et de ses profondeurs de lumière,
comme un ange
ou un bouddha avec des ailes,
elle était belle
et précise,
frappant la neige et tout ce qui s’y trouvait
avec une force qui laissait l’empreinte de la pointe de ses ailes –
distantes de cinq pieds –
et de ses coups de pattes,
et l’empreinte de ce qui avait couru
dans les vallées blanches de neige…
Puis elle s’est élevée, gracieusement,
et est repartie vers les marais gelés,
pour s’y tapir,
comme un petit phare,
dans les ombres bleues…
alors j’ai pensé :
peut-être que la mort n’est pas l’obscurité, après tout,
mais tant de lumière nous enveloppe –
aussi douce que des plumes –
que nous sommes instantanément fatigués de regarder,
et fermons les yeux,
non sans étonnement,
et nous nous laissons porter,
comme dans la translucidité du mica,
jusqu’à la rivière qui n’a pas la moindre tache ou ombre –
qui n’est rien d’autre que lumière –
une lumière brûlante, aortique –
dans laquelle nous sommes lavés jusqu’aux os.