Lectures hebdomadaires – Vous pouvez vous réveiller

John Main OSB, extrait de “Liberty of Spirit”, dans The Hunger for Depth and Meaning, ed. Peter Ng, Singapour, Medio Media, 2007, p. 131.

La méditation est la voie de la liberté. Elle est la voie vers votre propre cœur, vers la profondeur de votre être, là où vous pouvez simplement être – sans vous justifier, sans vous excuser de ce que vous êtes, mais simplement vous réjouir du don de votre être. […] Nous savons tous, au fond de nous, que nous avons cet appel à la liberté, cette capacité de liberté. Nous savons tous que nous ne pouvons pas vivre pleinement notre vie si nous sommes toujours pris par des futilités, absorbés par quelque chose…  Lorsque nous pensons à la liberté, nous avons tendance à penser que c’est la liberté de faire ce que nous voulons. Certes, c’est un élément de toute vie. Mais la liberté d’esprit dont parle le Nouveau Testament n’est pas seulement la liberté de faire. C’est avant tout la liberté d’être – être qui nous sommes. […] Ce que nous sommes invités à découvrir dans notre vie – et chacun de nous doit s’assurer qu’il ne laisse pas sa vie lui glisser entre les doigts – c’est le don unique de notre propre création, et le potentiel que nous avons tous d’entrer en harmonie avec l’Un, avec tout.

 

Après la méditation

 

 

Joyce Sutphen, “From Out of the Cave”, dans Straight out of View, Boston, Beacon Press, 1995, cité dans The Writer’s Almanac, 18/10/2011.

En sortant de la grotte

Lorsque vous êtes en guerre avec vous-même depuis tant d’années que vous avez oublié pourquoi,
lorsque vous conduisez depuis des heures
et que vous ne vous rendez compte que progressivement que vous n’êtes pas sur la bonne route,
lorsque vous avez découpé à la hâte dans un tissu,
lorsque vous avez signé des papiers dans la distraction,
lorsque cela fait des siècles que vous n’avez pas regardé le soleil se coucher ou la pluie tomber,
et que les nuages, dérivant au-dessus de votre tête, passent
aussi ternes que n’importe quoi sur une carte postale ;
quand, au milieu de ces cauchemars quotidiens, vous comprenez que vous pouvez vous réveiller,
vous pouvez revenir en arrière
et vous souvenir de la dernière chose que vous avez fait de tout votre cœur :
ce baiser passionné,
cette goutte  brillante d’amour roulant sur le bord d’une feuille verte ;
alors vous vous réveillez,
vous sortez de votre grotte en titubant,
en clignant des yeux au soleil,
en nommant chaque ombre qui glisse.

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