John Main OSB, extrait de “Christian Community” dans The Hunger for Depth and Meaning, P. Ng ed., Singapour, Medio Media, 2007, pp. 144-5.
La communauté chrétienne est par essence l’expérience d’être respecté par les autres et de les respecter en retour. Dans les autres, nous reconnaissons le même Esprit qui vit dans notre cœur, l’Esprit qui constitue notre être véritable. Dans cette reconnaissance de l’autre – une reconnaissance qui recrée notre esprit et élargit notre conscience – cette autre personne devient ce qu’elle est vraiment, en elle-même, et non une extension manipulée. Elle bouge et agit à partir de sa réalité intégrale personnelle et non plus comme une image créée par notre imagination. Même si nos idées ou nos principes s’y opposent, nous sommes maintenus à l’unisson par notre reconnaissance mutuelle de l’autre. […] Une vraie communauté advient dans le processus qui consiste à s’attirer mutuellement dans la lumière de l’être véritable. Dans ce processus, nous partageons une expérience croissante de joie de vivre, de joie d’être, en découvrant de plus en plus sa plénitude dans une foi aimante partagée avec les autres. L’essence de la communauté est donc une reconnaissance de l’autre dans un respect profond.
Après la méditation
Parker J. Palmer, “Visiter Charlotte et Bard”, facebook.com/parkerjpalmer, posté le 29 novembre 2022.
Il a 90 ans, plein d’esprit et de bonne humeur.
Elle en a 89, ne sait plus très bien avec qui elle est ni ce qui se passe.
Avant d’entrer, il explique : “Elle pose sans cesse la même question.
C’est difficile, bien sûr, mais elle reste la même personne douce
et nous nous aimons plus que jamais.”
Aujourd’hui, elle veut savoir “quand est-ce qu’on s’est vus pour la dernière fois ?”
“L’année dernière à la même heure”, répondons-nous,
“ici même, dans votre charmante maison. C’est si bon de vous revoir.”
“Oh, oui !” dit-elle, de tout son cœur. Cinq minutes après, elle repose la même question.
“Voulez-vous du fromage et des crackers ?” demande-t-elle.
“Bonne idée”, répondons-nous, et je demande si je peux aider.
Il m’explique tranquillement en secouant la tête :
“Elle peut encore faire quelques petites choses comme ça ;
ça l’aide à se sentir plus en contrôle de sa vie.”
Elle revient avec un plateau – fromage, crackers, serviettes et petites assiettes soigneusement disposés –
et s’arrête devant chacun de nous pour que nous nous servions.
“C’est la communion”, pensais-je, “le pain de la vie,
le vin de l’amour, et nos coupes débordent.
Jamais une cathédrale n’a vu un moment plus saint que celui-ci.”