Lectures hebdomadaires – Le don singulier

Laurence Freeman OSB, extrait des Réflexions de la Semaine Sainte 2008, publiées sur le site www.wccm.org.

Vendredi, nous avons affronté le refoulement le plus profond de notre psyché, la peur de la mortalité, la terreur de la perte et de l’abandon absolus. Nous avons appris qu’en l’affrontant, nous pouvons toucher un sens qui ouvre une porte par laquelle nous devons passer, mais qui reste un passage vers l’inconnu. Samedi, nous nous sommes reposés sur l’horizon de ce sens, en équilibre entre la perte et la découverte. Nous sommes incertains, même peu convaincus, mais nous ne nous sommes pas fermés à la possibilité qui s’élève au petit matin du néant du tombeau vers la réalité de la vie nouvelle qui nous inonde.

Après la méditation

Lisel Mueller, “Hope”, dans Alive Together (Baton Rouge : LSU Press, 1996), section 3, édition Kindle.

L’espoir

Il plane dans des coins sombres avant que les lumières ne s’allument,
il secoue le sommeil de ses yeux et tombe des lamelles des champignons,
il explose dans les têtes étoilées des pissenlits devenus sages,
il se colle aux ailes des anges verts qui voguent au sommet des érables.

Il germe dans chaque œil occlus des pommes de terre aux yeux multiples,
il vit dans chaque segment de ver de terre survivant à la cruauté,
il est le mouvement qui va des yeux à la queue d’un chien,
il est la bouche qui gonfle les poumons de l’enfant qui vient de naître.

Il est le don singulier que nous ne pouvons détruire en nous-mêmes,
l’argument qui réfute la mort,
le génie qui invente l’avenir,
tout ce que nous savons de Dieu.

Il est le sérum qui nous fait jurer de ne pas nous trahir les uns les autres ;
il est dans ce poème, essayant de parler.

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