Extrait de la lettre de Laurence Freeman OSB, Bulletin trimestriel de la WCCM, décembre 2000.
L’attention est l’essence même de la contemplation. Nous sommes tous conscients – ou devrions l’être – que notre capacité d’attention est faible et inconstante. C’est pourquoi nous avons besoin d’une pratique quotidienne de la méditation, incarnée dans les routines de notre vie personnelle. Ce n’est pas en y pensant, ni même en le voulant, que nous développons notre attention, mais par la pratique. […] L’attention purifie notre cœur et change le monde. Nous pouvons le constater car nos propres afflictions personnelles sont soulagées si quelqu’un nous accorde sincèrement son attention au moment où nous en avons le plus besoin. La compassion est le premier fruit de l’attention. C’est la vie qui découle de la mort de l’égoïsme. […]
L’écoute attentive du mantra réduit progressivement la fréquence et le volume de nos pensées et impulsions perturbatrices. Elle réaffûte ce que l’ego émousse. Nous en venons à dire le mantra, à le prononcer et à l’écouter avec une attention plus fine, plus subtile et plus totale. Elle nous ajuste sur la fréquence de l’Esprit Saint qui traverse chaque instant du temps et chaque cellule de la vie. C’est dans le silence et l’immobilité que réside notre force.
Après la méditation
St Philothée le Sinaïte, extrait de “Textes sur la vigilance”, dans La Philocalie, vol III.
Avançons-nous avec un cœur totalement attentif et une âme pleinement consciente. Car si l’attention et la prière sont quotidiennement réunies, elles deviennent comme le char d’Elie porteur de feu qui nous élève vers le ciel. Qu’est-ce que cela signifie ? Un ciel spirituel, avec un soleil, une lune et des étoiles, se forme dans le cœur béni de celui qui a atteint l’état de veille ou qui s’efforce de l’atteindre. Car un tel cœur est capable de contenir en lui le Dieu insaisissable.