Lectures hebdomadaires – Notre identité véritable

John Main OSB, extrait de « Second Conference », in Christian Meditation : The Gethsemani Talks (Montréal : Christian Meditation Media, 1982), pp. 36-37 ; La méditation chrétienne, conférences de Gethsémani,
Méditation chrétienne du Québec, 1997.

La méditation et sa pauvreté ne sont pas un rejet de soi. Nous ne nous fuyons pas ; nous ne nous haïssons pas. Mais pour parvenir à notre véritable identité – et c’est à cette invitation que nous répondons lorsque nous méditons – nous devons passer par l’expérience radicale de la pauvreté personnelle, dans un abandon de soi sans faille.

Ce à quoi nous renonçons, ce à quoi nous mourons, n’est pas le moi de l’esprit, selon la pensée du zen, mais plutôt l’image du moi que nous en sommes venus à identifier à tort avec ce que nous sommes vraiment. Il ne s’agit pas là d’une proposition que nous devons, dans le langage du Nuage de l’Inconnaissance, « expliquer avec une intelligence imaginative ». Mais elle nous indique que ce à quoi nous renonçons dans la prière est essentiellement l’irréalité.

Et la douleur du renoncement sera proportionnelle à la mesure dans laquelle nous nous sommes engagés dans l’irréalité, à la mesure dans laquelle nous avons pris nos illusions pour des réalités. 

Après la méditation

Franz Wright, « Ohio Sunflowerfield », dans God’s Silence (New York: Knoph, 2008), p. 132.

Champ de tournesols de l’Ohio

Secrètement,
chacun croit
une minute
que la mort est
une catastrophe
exceptionnelle
qui n’arrive
qu’ailleurs,
qu’aux autres,
et la minute suivante,
un destin tragique
et personnel auquel
on est seul condamné – Qu’y a-t-il de mal dans la vérité si profondément réconfortante et parfaite ?

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