John Main OSB, “The Unreality of Fear”, The Heart of Creation (New York: Continuum. 1998), pp. 24-25.
Nous constatons, à la lecture de l’Évangile, que nous sommes placés devant un choix. L’alternative, c’est l’amour ou la peur. La peur est destructrice et corrosive, qu’il s’agisse de la peur de la maladie, de la guerre ou de la famine, ou bien de la peur de dieux surnaturels, colériques et vengeurs, qu’il faut s’efforcer d’amadouer par des rituels compulsifs. La différence entre un monde barbare et un monde civilisé, c’est que la barbarie se nourrit de la peur et la civilisation, d’un amour qui engendre vigueur, énergie, vitalité, créativité. L’énergie barbare est négative ; la destruction est sa tendance majeure et la guerre son grand art. L’art éminent de la vie chrétienne, c’est la paix.
S’engager sur le chemin de la méditation, c’est s’ouvrir à la paix de l’amour rédempteur de Dieu, l’accepter totalement, abandonner la fixation sur soi, et s’engager à se donner soi-même. […] La fonction première de l’Évangile, et la seule, à vrai dire, est d’expulser la peur, de l’arracher jusqu’aux racines afin que nous puissions pénétrer toujours plus profondément dans un cœur exempt de peur pour y rencontrer l’amour le plus profond.
Après la méditation
Francine Carrillo, extrait de L’Imprononçable, Labor et Fides, 2014
S’asseoir
au matin
sur un linge
de silence
au vif
de la présence
laisser couler
en soi
le sable
de l’instant.