Laurence Freeman OSB, extrait du Bulletin de la Communauté Mondiale pour la Méditation Chrétienne, septembre 2008
Beaucoup de personnes profondément croyantes ressentent une aversion ou une antipathie à l’égard de la méditation parce qu’elle semble saper (et c’est effectivement le cas) les frontières sûres qui protègent notre vision du monde et notre sentiment d’être supérieurement différents des autres.
Une voie de foi, cependant, n’est pas une adhésion obstinée à un point de vue et aux systèmes de croyance et traditions rituelles qui l’expriment. Cela en ferait simplement une idéologie ou un sectarisme, et non une foi. La foi est un parcours de transformation qui exige que nous avancions dans, à travers et au-delà de nos cadres de croyance et d’observances externes – sans les trahir ni les rejeter, mais sans nous laisser piéger non plus par leurs formes d’expression. Saint Paul dit que la Voie du salut commence et se termine dans la foi. La foi est donc une ouverture illimitée, dès le début du parcours humain. Naturellement, nous avons besoin d’un cadre, d’un système et d’une tradition. [Mais] si nous sommes centrés sur ceux-ci de manière stable, le processus de changement se déroule et notre perspective de vérité s’élargit continuellement.
Après la méditation
Mary Oliver, « Qui a dit cela ? » dans Red Bird (Boston : Beacon, 2008), p. 58.
On a murmuré quelque chose
qui n’était même pas un mot.
C’était plutôt comme un silence
qu’on pouvait comprendre.
Je me tenais debout
au bord de l’étang.
Rien de vivant, ce que nous appelons vivant,
n’était en vue.
Et pourtant, la voix m’a pénétrée,
dans mon corps-vie,
avec tant de bonheur.
Et il n’y avait là rien
que l’eau, le ciel, l’herbe.