Laurence Freeman OSB, La Parole du silence, « La peur de la mort », Le Jour éditeur, 1995, p.173.
La colère, et la peur qui en est la source, représentent tout ce que la méditation n’est pas. La colère la plus intense émane de la peur la plus profonde : celle de la mort. Mais il existe aussi toutes sortes de causes secondaires ; la peur peut provenir de tout ce qui compose notre bagage psychologique, notre histoire personnelle. Nous devons avoir conscience, lorsque nous méditons, et à mesure que nous nous purgeons de cette colère, que notre préoccupation immédiate n’est pas d’en chercher la provenance. Ce qui importe réellement, c’est que nous nous en débarrassions… Ce qui importe, c’est que l’amour en acte dans la foi qu’exprime le mantra chasse la colère de notre cœur. […]
En prononçant le mantra, nous apprenons à nous enraciner dans l’Esprit universel, l’Esprit que le Christ a insufflé en nous, l’Esprit par lequel le Christ vit en nous. Nous commençons à méditer avec un grand avantage si nous avons dès le départ une foi solide, car nous sommes alors capables de comprendre que la colère est anéantie par la puissance de l’amour… Le Christ, par la puissance de l’Esprit, peut anéantir cette colère parce qu’il est celui qui a vaincu la peur fondamentale de la mort, et qu’il est maintenant investi du pouvoir de nous libérer de cette peur… « Dieu est amour : celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui. » (Première Lettre de Jean, 4, 16).
Après la méditation
Kabir, Visiting Holy Shrines [Visite des saints sanctuaires], Love Poems from God: Twelve Sacred Voices from the East and West, tr. Daniel Ladinsky (New York: Penguin Compass, 2002), p. 220.
Si vous faisiez dix fois le tour de tous les sanctuaires saints du monde,
cela ne vous mènerait pas au paradis aussi rapidement
que de contrôler votre colère.
Thomas d’Aquin :
On peut n’avoir jamais entendu parler du saint nom du Christ,
et être plus proche de Dieu qu’un prêtre ou une religieuse.