Extrait de la lettre du P. Laurence Freeman osb, Bulletin trimestriel de la WCCM, janvier 1997.
La méditation consiste à vivre le moment du Christ comme John Main l’avait si intensément compris. Ce n’est pas penser au Christ tel qu’il était ou tel qu’il reviendra, mais c’est être avec lui maintenant et être transformé en son être. Ce n’est pas un moment historique statique, mais un flux, un épanouissement et un dévoilement du mystère de l’Être même…
Pratiquer la méditation est le seul moyen d’apprendre ce que signifie la méditation et combien son sens va bien au-delà de ce qu’imaginent ceux qui veulent en retirer un bénéfice à court terme, et bien plus encore, ceux qui pensent qu’en méditant ils œuvrent à la production d’un événement. En apprenant à méditer, nous comprenons peu à peu comment nous devons dire le mantra, et la manière dont nous le disons ressemble beaucoup à notre manière d’être, notre manière d’aimer, notre manière d’aimer jour après jour.
Nous devrions dire le mantra sans impatience, sans force ni aucune intention de violence. Le but du mantra n’est pas de bloquer le passage des pensées. Ce n’est pas un dispositif de brouillage. Si les pensées nous attaquent pendant que nous méditons, nous tendons l’autre joue. En disant le mantra avec douceur, nous apprenons de Celui qui est doux et humble de cœur…
Jour après jour, notre vie deviendra le commentaire de notre prière. Notre prière, alors, ne consistera plus à commenter interminablement notre vie. Nous serons nous-mêmes, continuellement, devenus prière…
Après la méditation
Hafiz, “With That Moon Language” dans Love Poems from God: Sacred Voices from the East and West, ed. Daniel Ladinsky (New York : Penguin Compass, 2002), p. 175.
AVEC CE LANGAGE LUNAIRE
Admettons une chose :
A toutes les personnes que vous voyez, vous dites “aime-moi”.
Bien sûr, vous ne le faites pas à voix haute,
sinon on appellerait la police.
Mais réfléchissez tout de même à cela,
à cette grande force qui nous pousse à nous relier.
Pourquoi ne pas devenir celui qui vit
avec une pleine lune dans chaque œil,
disant toujours,
avec ce doux langage de la lune,
ce que tous en ce monde
meurent d’envie d’entendre ?