Extrait de Laurence Freeman o.s.b., Lettres sur la méditation, « Première Lettre », Editions du Relié, 2003.
Le Nouveau Testament associe naturellement la paix et la joie en ce qu’elles sont des expressions d’une vie centrée sur le Christ. Comme toujours lorsqu’il s’agit de vocabulaire, ces mots risquent de devenir un simple jargon chrétien. Nous parlons de paix, d’amour, de joie et des fruits de l’esprit parce qu’ils devraient être ce qui caractérise la vie avec nos semblables, alors qu’ils le sont rarement. Du reste, ils ne le peuvent pas, tant que notre parcours vers le centre n’est pas passé du dehors au dedans. La méditation est un chemin de paix parce qu’elle nous pousse plus avant, ou plus profond, dans ce centre intime du cœur où toutes les illusions, prétentions et aveuglements qui nous empêchent d’atteindre la paix sont dissipés. Notre tendance à rationaliser nos désirs et nos préjugés est telle que nous avons besoin d’un moyen comme la méditation pour nous amener à une perception plus profonde que la raison. […]
Nous ne trouverons jamais la paix, dans le tourbillon des soucis et des problèmes, en voulant en sortir par la pensée. Celle-ci est un faux labyrinthe qui nous ramène toujours au même point de départ, notre état de confusion. La prière est le vrai labyrinthe qui nous conduit, au-delà de la pensée, dans la paix qui « surpasse tout entendement ». Le plus difficile est de lâcher nos anxiétés, ce qui témoigne de la capacité de résistance négative de l’ego. Pourtant, c’est tellement simple. Il suffit de comprendre la vraie nature de la méditation : nous n’essayons pas de penser à rien, nous ne pensons pas. […]
Dans nombre de labyrinthes antiques, ce que l’on découvrait au centre, c’était un monstre, une chose terrifiante qui fait craindre pour sa vie. Les labyrinthes chrétiens placent le Christ au centre de tous les méandres de la vie. En Christ, nous ne trouvons pas la peur, mais sa dissolution dans la certitude finale et fondamentale de l’amour. La méditation est l’œuvre de l’amour et c’est par l’amour, non par la pensée, que Dieu, finalement, est connu. La connaissance qui sauve est celle de l’amour.
Méditez pendant 30 minutes
Rappelez-vous : Asseyez-vous. Restez immobile et le dos droit. Fermez doucement les yeux. Soyez détendu mais vigilant. En silence, intérieurement, commencez à dire un mot unique. Nous recommandons le verset de prière « Maranatha » qui signifie « Viens, Seigneur » en araméen. Récitez-le en détachant chaque syllabe. Ecoutez-le tout en le disant, doucement, mais sans discontinuer. Ne retenez et n’entretenez aucune pensée, aucune image, spirituelle ou autre. Laissez passer les pensées et les images qui surgissent. Ramenez simplement votre attention – avec humilité et simplicité – sur la répétition intérieure de votre mot dans la foi, du début à la fin de votre méditation.
Après la méditation
Jane Deren, Prière à Notre-Dame de Guadalupe, dans Give us this Day (Collegeville, MN : Liturgical Press, 2015) décembre 2015, p. 11.
Notre-Dame de Guadalupe,
Ô sombre Madone des Amériques,
Reviens nous apporter les roses
de la compassion, de la justice et de la paix.
Au milieu de notre hiver,
accorde ton amour à tous ceux qui sont marginalisés,
et donne-nous ton don de voir la dignité
chez les plus petits d’entre nous. Amen